
SCÈNE
Création 2014
LA LLORONA
Poème chorégraphique
Pitch
Inspirée d’une lettre énigmatique attribuée à Frida Kahlo, La Llorona met en scène une figure féminine traversée par des états intenses et contradictoires ; passion et abandon, fougue et solitude, exaltation et chute. Le costume spectaculaire conçu par Eymeric François devient un partenaire central : contrainte et prolongement du corps, il modèle la danse et la transforme en expérience extrême. La pièce fait surgir une danse effrénée, un rythme implacable jusqu’à l’épuisement, portée par une présence scénique brute et sensible.
Résumé
La Llorona (la pleureuse) est un poème chorégraphique inspiré d’une lettre énigmatique attribuée à Frida Kahlo. Sur scène, une femme seule traverse l’espace, prise dans un flux d’émotions contradictoires : désir, rage, abandon, révolte. Le corps résiste ou se déploie dans une énergie brute, comme emporté par une passion impossible.

Le costume spectaculaire conçu par Eymeric François joue un rôle central. Il contraint, orne et transforme la danse, devenant un partenaire à part entière. Sa matière, sa structure et ses lignes imposent des gestes inattendus, forçant l’interprète à composer entre résistance et liberté. La pièce se construit comme une longue incantation : une adresse brûlante à l’absent, une danse effrénée jusqu’à l’épuisement. Le corps devient voix et cri, prolongeant la lettre en mouvement.

Note de l'interprète (Lalao Pham van Xua)
« À travers le personnage de La Llorona, je ressens une force sauvage qui existe dans toutes les femmes. Elle est pour moi cette pleureuse remplie de douceur et de rage, profondément triste mais animée par un violent désir d'avancer. Ou par un violent désir tout court. Elle en brûle. Elle émane à la fois un feu puissant et une fragilité à fleur de peau. Elle a un fou besoin de rire, de jouer, de provoquer. C'est son bouclier face au monde. »
« Attachée physiquement par son propre corps brisé, elle court les pieds cloués au sol, les jambes libres, son buste figé. Le désir. La passion. Je touche la douleur de l'amour obsessionnel pour un homme volage, je vis le mot éperdument. Vomir ses tripes par amour, attendre qu'il vienne, se réfugier dans la représentation sur papier, y mettre de la couleur et s'y perdre avec délice. C'est bon. Tenir debout. Se sentir pleine. Invincible. »
Lalao Pham van Xua
Note d'intention de l'auteur
À l’origine de La Llorona, il y a une lettre énigmatique attribuée à Frida Kahlo, adressée à Diego Rivera. Qu’elle soit authentique ou apocryphe importe peu : elle agit comme un manifeste incandescent, traversé par l’excès de passion. La pièce s’est construite autour d’un élément central : un costume signé Eymeric François. Par ses contraintes, ses volumes, ses lignes, il a guidé l’écriture du mouvement, imposant parfois ses limites et offrant d’inattendues ouvertures. La danse naît de cette relation de dépendance entre corps et parure, comme si le costume devenait prolongement de la peau.